Pourquoi le cheval ?
Le cheval est un animal emblématique présent depuis la nuit des temps. Dessiné dans les cavernes de la préhistoire, il est aujourd’hui toujours présent à nos cotés. Du besoin utile qu'il représentait, il est devenu un formidable compagnon de vie.
Le cheval est un animal sensible malgré sa taille et généreux. D'une force conséquente et d'une rapidité sans faille, il accepte avec beaucoup de bienveillance de se laisser approcher par l'homme. Il est pourtant une proie et nous sommes biologiquement inscrits comme des prédateurs. Son instinct prédominant de fuite met en alerte tous ces sens et scannent avec précisions ce qui se présente à lui.
Leur caractéristique de proie nous plonge dans un monde sensoriel où notre égo n'a plus sa place. Pourquoi ne pas écouter ces instincts verrouillés en nous pour nous protéger du danger sans chercher la confrontation souvent destructrice ?
Contrairement aux chiens qui ont une spontanéité plus franche à aller à la rencontre d'autrui, le cheval observe de loin pour jauger le tempo à donner. Il laisse venir à lui les émotions, les sensations et les corps en mouvement.
Les chevaux sont capables à distance de percevoir les signaux que notre corps, nos sensations et nos palpitations vont lui envoyer. Souvent bien avant que nous y ayons prêté attention, le cheval sera là à nous attendre ou sera parti en courant. Il n'est pas rare en séance de voir un ou plusieurs chevaux venir observer, communiquer ou démontrer leurs prouesses. Selon l'enjeu, les personnes présentes, tel cheval se présentera !
Le cheval représente parfaitement cette dualité propre à la nature humaine. Il est puissant et peureux. Il est fort rassurant mais a besoin d'un leader. Il est libre et a besoin des autres. Il évoque nombres de sentiments contradictoires souvent enfouis au fond de nous et les fait resurgir à son contact. Il nous pousse à trouver un équilibre.
Ses moyens d'expression parfois profonds nous laissent dubitatifs. Surtout que pendant des siècles, la principale relation au cheval se faisait par l’équitation de tradition militaire. L’objectif de maîtrise, d'assouvissement de l'égo y sont fortement démontrés. Pourquoi un animal aussi réceptif a besoin d'être guidé avec deux mors, des éperons et des coups ?
Nous devons à la philosophie et la culture judéo-chrétienne, le fait que les animaux sont réduits à l'état de choses et ne sont pas munis d'une intelligence et d'une réflexion....De nombreuses théories ont fort heureusement depuis démontrées le contraire.
Contrairement aux idées reçues, les équidés n'ont pas d'attentes prédéfinies et pardonnent nombre de nos erreurs, de nos agacements. Lorsque nous n'arrivons pas à faire quelque chose avec eux, on se dit souvent que ce n'était pas le bon moment, qu'ils le font exprès, qu'ils cherchent à nous embêter...Effectivement "ils font exprès" de nous rappeler que ce n'est pas le bon moment pour nous, en fonction de ce que nous sommes et comment nous nous sentons. Ils nous mettent en garde sur la dangerosité imminente que nous encourons à ne pas suivre leurs conseils avisés et mettent en lumière là où nous en sommes tel un miroir dans lequel nous pouvons plonger.
Si nous nous décentrons, nous prendrons alors conscience de nos difficultés et pourrons commencer à avancer; avec le temps suffisamment bon pour nous.
Nous envoyons des ondes par la manière dont nous nous tenons, nous marchons, nous regardons, nous parlons et ces différents éléments sont nos outils de communication avec nos pairs et le monde animal.
Les chevaux sont très intuitifs et provoquent chez nous des sensations même à distance. Ces êtres peuvent rester longtemps sans bouger et en 1/2 seconde partir en courant.
Si nous ne ressentons rien, c'est que ce n'est pas encore le moment, que le "cheval suffisamment bon pour nous" ne s'est pas encore présenté. Dans certains cas, c'est que nous avons verrouillé, parfois inconsciemment, ce que notre corps tentait de nous démontrer, conditionnés par une société consumériste de profit et d'image où les émotions n'ont pas leur place même chez les touts-petits...
Ce sont des êtres vivants qui nous relient à la terre, à la nature et à nos origines. Avant l'urbanisation et les grandes métropoles, les habitants vivaient tous en campagne entourés de plusieurs animaux dont souvent au moins un cheval. Ce sont des animaux que nous devons aller voir en extérieur. Ils éveillent nos sens à l'environnement, aux saisons, aux mouvements. Ils nous rappellent à notre condition d'être et l'importance d'être ici et maintenant présent et en conscience. Dès que nous repartons dans nos préoccupations, notre organisation pour le lendemain, les chevaux auront déplacer leurs pieds, se seront rapprochés ou éloignés sans même que nous y prêtions attention, parfois en protestant qu'ils exagèrent...
Leur besoin grégaire d'être en groupe nous rappelle l’importance de la communauté et du partage même si les avis diffèrent. Ceci nous (re) socialise avec nos pairs et la réalité du vivant.
Enfin, ils représentant la liberté et l'espoir, la liberté d'aller toujours plus haut, l'espoir d'aller toujours plus loin. Pour se rendre compte que ces notions sont au creux de notre main dans notre quotidien. Pour être libre, acceptons ne serait-ce qu'un instant de perdre nos habitudes consuméristes et de vivre en se concentrant sur l’essentiel: l'alimentation, la sécurité, le groupe social...Si nous n'avons "rien à perdre" nous ne pouvons pas être asservis...
Ils nous aident dans nos réminiscences passées pour continuer demain en étant ancrés aujourd'hui. Ils sont l'équilibre du temps, du moi. Ils sont tels un iceberg: la partie visible et la face cachée qui va nous révéler...
Je vous attends avec plaisir à leur rencontre...
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