A quoi sert un comportementaliste ?
Le rôle du comportementaliste n’est pas seulement de résoudre un problème de comportement de l’animal, ici le cheval. Il serait bien réducteur de définir l’exercice professionnel d’un comportementaliste équin simplement à celui qui résout les problèmes des chevaux ; pour ne pas ajouter pour les chevaux difficiles. Il serait simple de ne pas considérer le rôle que vous avez en tant que propriétaire, gardien (celui qui s’occupe de), cavalier, soigneur…
Le comportement est une réaction ou ensemble de réaction à différents facteurs endogènes (qui sont à l’intérieur de nous) et exogènes (qui viennent de l’extérieur). Ils sont une réponse à un ou plusieurs stimuli provenant de l’environnement, de l’attitude du propriétaire, de l’éducation, et de ce que nous dégageons (personnalité, énergie, intention…). Les comportements peuvent être des conduites dites innées, les équidés sont des proies et des êtres sensoriels extrêmement réceptifs ; ou des conduites dites apprises, volontairement ou non. Les chevaux sont très habiles pour observer et apprendre du caractère de celui qu’il a en face. En fonction de la réponse ou non qu’il ait, un comportement peut être renforcé même par inadvertance. Il serait alors bien inopportun de ne traiter que le comportement indépendamment de la personne avec qui l’équidé a une relation, au risque que le comportement perdure.
Les chevaux sont très fins et capables de distinguer les personnes et les demandes d’un individu à un autre. Je rajouterai que de nombreuses techniques, méthodes existent pour éduquer les chevaux mais que bien que les méthodes soient efficaces, respectueuses, elles doivent aussi nous correspondre en tant qu’être humain. Nous n’avons pas tous la même personnalité, la même énergie, la même présence physique. J’entends ici par présence physique ce qui se dégage de nous et pas seulement la taille, le poids, le gabarit. Regarder les gens lorsqu’ils marchent, ont-ils la tête relevée, les épaules dégagées et comment vous retournez-vous ? Tous ces petits indices seront les mêmes pour les chevaux. En fonction de ce que nous sommes, certaines approches ne nous correspondent pas surtout si elles nous demandent de changer totalement notre personnalité et notre façon d’être au risque d’être en décalage entre notre être et l’image que nous renvoyons au cheval, induisant celui-ci encore plus en erreur. Suivant la relation que vous avez avec votre cheval, les habitudes que vous avez prises avec lui et la durée de celle-ci, il vous appartient avec votre équidé de savoir si vous souhaitez changer de méthode et pourquoi ou garder certaines choses acquises si elles vous conviennent ainsi qu’à votre cheval…
Lorsque j’ai eu Silver, je ne connaissais pas encore ce qu’on appelle les méthodes éthologiques ou naturelles, j’ai donc essayé de nombreuses choses intuitivement. Silver, était beaucoup sur la défensive et se piquait dans le sol refusant d’avancer lorsqu’il arrivait dans un endroit qu’il ne ressentait pas à son aise. J’ai fini par lui apprendre à avancer en secouant la longe pour éviter de mettre une pression sur la longe (se mettant encore plus en défense et tirant…) et de me retrouver pendue à sa si belle encolure…Ceci a bien marché et enlevait toute forme de pression que Silver ne supportait guère. Normalement dans beaucoup d’approche c’est une façon pour demander au cheval de reculer. Est-ce dérangeant ? Je ne crois pas…Aujourd’hui, Silver sait de toute façon faire la différence lorsque je lui demande de reculer et d’avancer à force de travail, de compréhension, d’attitude du corps et de présence (intention). A cette période-là, j’ai essayé différentes façons de faire pour l’encourager à venir sans force.
Au-delà d’une méthode et d’un souhait humain, il faut pouvoir identifier le tempérament du cheval et sa motivation. La notion de respect est primordiale mais son application peut différer selon les chevaux. Certains chevaux prennent comme un affront ou une concurrence et ce quelque soit les méthodes le fait de les remettre à leur place (en arrière), même si ceci est juste. Pour quelques spécimens, il serait même dommageable d’insister sur ce point au risque de perdre leur accord ou de déchaîner la puissance qui sommeille.
Pour revenir sur l’exercice du comportementaliste ; celui-ci ne se résume pas à aborder les problèmes de comportement d’un cheval mais bien à accompagner l’humain et son cheval dans une compréhension mutuelle et ce en fonction de chacun ; avec son histoire, ses besoins, sa lecture, ses perceptions.
Je vois, lis et entend nombre de personnes qui ont à un moment ou à un autre des difficultés avec leurs équidés. Je dirais que ceci est normal et que la vie n’est pas un long fleuve tranquille et monotone. Mais vous avez raison de vous questionner, vous interroger, chercher à comprendre et à échanger sur les raisons, les solutions possibles. Je compléterai de ne pas oublier que vous devez vous faire confiance et accepter de prendre le temps nécessaire pour « ne rien » faire avec votre cheval, pour être avec lui sans intention, sans but, sans exercices. Prenez le temps nécessaire même sans forcément le toucher pour recevoir la lecture de qui est votre cheval. Ce sera des atouts pour vous orientez sur une ou des solutions : appeler un professionnel, échanger avec d’autres, lire, rechercher, essayer…N’oubliez toutefois pas que les autres, pleins de merveilleux conseils ne sont pas vous et quand bien même ils monteraient le même cheval que vous, n’ont pas la même perception que vous et la même relation à l’animal. Je parle bien ici de relation et non de pratique sportive et d’équitation. De nombreux exercices à pied et montés existent pour renforcer une relation, des souhaits mais il me semble que ces outils sont des apports pour consolider votre relation et pas le cœur de votre relation-même…De plus de nombreux outils existent, notamment dans l’éducation du jeune cheval et l’équitation. Je ne dis pas qu’il faut ou non les utiliser, je ne saurais d’ailleurs vous conseiller un matériel plus qu’un autre mais je vous conseillerai de voir le problème dans son ensemble et non seulement un problème d’un cheval qui ne s’arrête pas car il a une bouche trop dure et un mors non adapté. Je rajouterai que vous pourriez mettre le mors le plus dur du monde si c’est la seule solution que vous exhibez, votre cheval ne s’arrêtera pas pour autant…Des outils peuvent aider selon votre pratique mais tout comme votre relation, ne sont pas la solution miracle aux difficultés rencontrées mais un moyen.
Brady est un cheval formidable qui m’a appris à comprendre tellement sur moi-même, mes attitudes, ses besoins et les failles de ma pratique. Brady est d’une finesse incroyable et d’un jour à l’autre avec la même personne selon son comportement ; être plus doux que du coton ou se transformer en chimère…Il m’a fallu plusieurs années pour envisager les erreurs d’appréciation que j’avais pu faire, enlever mes œillères et écouter ce qu’il avait à me dire. Les difficultés que je pouvais avoir avec Brady ne venaient pas du fait qu’il est d’un gabarit conséquent et donc plus fort mais bien d’un certain entêtement de ma part voir peut-être d’une certaine résignation. Puis, grâce à différentes formations et rencontres je me suis ouverte à l’AUTRE et à moi et j’ai commencé à comprendre, analyser et je l’ai regardé, tellement de fois dans le pré. Il n’était que ce que je suis et lui avait le courage de me le renvoyer ! Il m’a fait un incroyable cadeau qui m’a aidé à avancer. Petit à petit nous avons fait notre chemin. Aujourd’hui, tout n’est pas toujours facile mais mon regard a changé et nous avançons à notre vitesse sereinement et liés ensemble. D’un lien puissant, nous franchissons les barrières, enrichis à chaque étape, remplis d’amour.
Un comportementaliste vous aide à considérer l’animal dans son ensemble, en replaçant la difficulté dans son contexte pour vous amener des hypothèses de compréhension et un chemin de solutions que vous serez à même de suivre si vous le souhaitez. Vous détenez les clés d’une amélioration, d’un changement, d’une prise de recul avec votre cheval. Selon vos besoins, une seule intervention éclairera les zones d’ombre et vous suffira. Parfois, vous aurez besoin d’un accompagnement plus grand et plus long pour vous sentir moins seul(e)…Nous avançons chacun à notre rythme et pas à pas et la victoire durable est lorsque votre cheval et vous franchirez l’obstacle qui vous était insurmontable ! Ne soyez jamais trop pressés, nous avons souvent cette impatience que les chevaux subissent malgré nous. Prenez le temps d’être avec eux, aimez-les, souriez-leurs, regardez-les et vivez juste avec eux le temps d’un instant « sans faire », simplement en étant là. Le cadeau que nous pouvons leur faire c’est d’écouter les messages qu’ils nous délivrent.
On me demande souvent combien de fois je travaille mes chevaux et poneys pour la médiation, je répondrai …JAMAIS !!!! Je vis avec eux, j’aime à les regarder dans les prés, j’aime aller les papouiller, les caresser et ETRE…J’aime les voir lorsqu’ils changent de pré. Je profite de moments disponibles pour m’accorder de temps à autre un moment avec l’un d’eux en carrière ou dehors et profite de ce temps pour affiner ma relation, notre compréhension mutuelle, nos jeux…Je ne vois pas ceci comme un travail proprement parlé mais comme un renforcement de lien inter-individuel entre eux et moi. Et si nous devions appeler ceci un travail comme le dit Maria Montessori, je dirais que je travaille tout autant qu’eux et qu’on s’apporte mutuellement quelque chose et c’est ceci que je mets en avant lors de mes séances de médiation. Nous avons assez confiance les uns aux autres pour que chacun puisse s’exprimer librement et sans danger… Je ne travaille pas mes chevaux à faire ce qu’ils font en séance, lorsqu’ils vous offrent quelque chose, ils le font parce-que c’est le moment et que vous en avez besoin et c’est un don de leur part pour vous guider et non une indication de ma part. Et je trouve que cette offrande est d’une beauté rare.
Mes chevaux n’ont pas oublié ce qu’ils sont appris les années passées. Amiral sait toujours exécuter les figures de dressage et ce en licol plat…Roméo peut réaliser une croupade dans le pré.
Ce que je vous souhaite avec vos chevaux, poneys, c’est une relation durable, bienveillante et à l’écoute l’un de l’autre en fonction de ce que chacun souhaite…En tant que comportementaliste, je vous offre mes services pour vous accompagner dans votre relation, vos doutes et vos interrogations et ce indépendamment de l’âge de votre cheval, poney, de votre niveau, de votre pratique équestre mais pour trouver l’équilibre que vous souhaitez avec votre partenaire équin. Je mets également à disposition mon expérience d’intervenante en relation d’aide et d’accompagnement avec le cheval (médiation), mes compétences de communicatrice animalière et aromathérapeute.
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